LES RITES DU HAJJ ET DE LA OMRA
  • Les rites du Hajj et de la Omra

    Le pèlerin peut effectuer 3 types de Hajj :

    Le Hajj « tamatou’ » : le pèlerin choisit de faire sa Omra avant son Hadj.
    Le Hajj « ifrade » : le pèlerin décide de ne faire que le Hadj et de ne pas effectuer la Omra.
    Le Hajj « quirane » : le pèlerin effectue le Hadj et la Omra ensemble.

    Par souci de simplicité, nous vous proposons une description du premier cité, à savoir le Hadj » tamatou’.
    Nous commençons donc par expliquer les manassik de la Omra.

  • La Omra (ou Umra)

    – Avant de se mettre en Ihram (sacralisation), il est bon de se laver entièrement le corps en faisant un Ghusl (bain rituel), de s’épiler certaines parties comme les aisselles et le pubis, se couper les ongles, se tailler la moustache et de se mettre du parfum (musc par exemple).

    – Après avoir effectué le Ghusl (bain rituel), le pèlerin attache autour de sa taille le Izar (une sorte de pagne blanc) et met sur le haut de son corps le Rida (drap blanc). Pour se chausser, le haj (pèlerin) mettra des sandales incha ALLAH. Il est possible d’avoir sur soi l’habit d’Ihram dans sa chambre d’hôtel avant d’être au Miqat, comme cela a été fait par le Prophète (Paix et Bénédictions soient sur lui) et les Sahaba.

    => Il faut bien avoir à l’esprit que le fait de porter l’habit d’Ihram n’est pas synonyme d’entrée en état de sacralisation.

    – Après cela, le haj (pèlerin) monte dans le bus pour se rendre à La Mecque en passant par le Miqat. Dans notre cas, comme nous venons de Médine, notre Miqat sera celui de Dhou-El Houlayfa que l’on appelle aussi Abyar-Ali (distant de Médine de 12 Km).

    – Une fois au Miqat, les pèlerins pour qui le Miqat est Dhou El Houlayfa peuvent (acte conseillé mais pas obligatoire) effectuer une prière surérogatoire car l’endroit est béni.

    Dans le cas où le pèlerin arrive au Miqat au moment de la prière de Dohr, il effectue la prière de Dohr, puis il fait la formulation de l’intention (comme l’avait fait le Messager d’ALLAH, Paix et Bénédictions soient sur lui).

    – Dès qu’il finit sa prière, et qu’il décide d’entrer en état d’Irham (sacralisation), le haj (pèlerin) se tient en direction de la Qibla (en position debout) pour faire l’intention qui suit : « Labayka ALLAHOUMMA bi ‘Omra », auquel on peut ajouter ALLAHOUMMA hadhihi ‘Omratan la riya-a fiha wa la soum’atan» = « Mon Seigneur, j’accours à Ton appel pour accomplir une ‘Omra ». et « sans ostentation ni recherche de réputation ».

    On peut, dans le cas où l’on craint qu’un évènement risque de nous faire arrêter la Omra ou le Hadj, rajouter à la phrase précédente ce qui suit :

    « ALLAHOUMMA mahilli haythou habastani »= « Mon Seigneur, je me désacraliserai là où Tu me feras arrêter »

    – Dès que le pèlerin est dans son bus, il commence à faire la Talbiya (à haute voix)

    « LABAYKA ALLAHOUMMA LABAYK, LABAYKA LA CHARIKA LAKA LABAYK, INNA

    AL-HAMDA, WA NI’MATA, LAKA WAL-MOULK, LA CHARIKA LAK »

    «Je réponds à Ton appel ô Allah ! Je réponds à Ton appel. Tu n’as pas d’associé. La

    Louange et Le Bienfait t’appartiennent ; ainsi que La Royauté, Tu n’as pas d’associé ».

    Le pèlerin doit prononcer la Talbiya le long de sa route. Il peut ajouter de temps en temps le Tahlil : «LA ILAHA ILA ALLAH » =

    « Nulle divinité à part ALLAH ».

    Il faut garder à l’esprit qu’en état de sacralisation (Ihram), certaines choses deviennent interdites comme :

    le fait de se raser ou de se couper ses cheveux,
    le fait de se couper ses ongles (que ce soit des mains ou des pieds)
    le fait de s’embaumer le corps ou le vêtement de parfum.
    le fait de conclure un zawaj (mariage) ou en faire la demande pour soi ou pour quelqu’un d’autre.
    le fait de s’adonner aux préliminaires de la relation sexuelle, tels qu’embrasser son épouse…
    le fait de faire l’acte charnel concrètement avec son épouse.
    le fait d’abattre un gibier
    Ces 7 prohibitions concernent à la fois les hommes et les femmes. Toutefois, deux autres prohibitions s’ajoutent aux hommes et sont exclusives à ces derniers.

    Ce sont donc :

    le fait de se mettre quelque chose (qui soit en contact directe) sur la tête comme un chèche, un chapeau, une écharpe, une casquette, une visière…
    le fait de mettre des habits où il y a des coutures et qui sont façonnés comme par exemple des pantalons, des chemises, des survêtements, des pulls, des tee-shirts…
    Les sœurs, quant à elles, peuvent mettre les vêtements qu’elles désirent ; toutefois, il ne faut pas qu’elles mettent des gants ni cacher leur visage par un sitar par exemple.

  • L’arrivée à la ville sacrée de La Mecque

    Quand le pèlerin arrive à l’endroit béni de La Mecque (AL HARAMOU AL MAKKI), et que les maisons de La Mecque soient aperçues, le Haj (pèlerin) arrête de prononcer la Talbiya pour se consacrer à faire certains actes, qui sont :

    – il est bon pour le pèlerin (haj) de se laver entièrement le corps en faisant ce qu’on appelle en arabe un « Ghusl » (bain rituel, sorte de douche durant laquelle l’ensemble du corps doit être atteint par l’eau) avant de rentrer dans la ville bénie de La Mecque, et de faire l’entrée dans la ville sacrée de La Mecque en plein jour (si c’est possible par la permission d’ALLAH).

    – Une fois que le pèlerin pose ses affaires dans sa chambre d’hôtel, il se dirige vers le Masjid el Haram (ce qui signifie en arabe : Mosquée Sacrée) en y entrant par la porte BANOU SHAYBA, en avançant le pied droit et en proclamant la phrase suivante : (version phonétique) « ALLAHOUMMA SALI ‘ALA MOHAMADIN WA SALAM, ALLAHOUMMA IFTAH LI ABWÂBA RAHMATIK »= « que la Paix et le Salut d’Allah soient sur Mouhammed, ô Allah ouvre-moi les portes de Ta Miséricorde ».

    – Une fois que le pèlerin aperçoit la Sainte Ka’ba, il peut lever ses mains pour invoquer le Seigneur de l’Univers et faire des dou’as, c’est-à-dire des invocations (l’éminent IBN ABBAS, qu’ALLAH soit satisfait de lui, l’avait fait). Il n’y a pas de dou’a en particulier, toutefois il est dit que le Prince des Croyants OMAR (qu’ALLAH soit satisfait de lui) invoquait comme suit (version phonétique) :

    «ALLAHOUMMA ANTA SALAM, WA MINKA SALAM, FA HAYINA RABANA Bl SALAM»

  • Le Tawaf d’arrivée (tawafou El-Quodoum)

    – Ensuite, le pèlerin va vers la pierre noire (= AL-Hajara El-Aswad), se tient en face d’elle et dit (version phonétique) « BISMILLAH, ALLAHOU AKBAR »Ensuite, il la touche et l’embrasse.

    Dans le cas où il ne peut l’embrasser de manière effective, il la touche avec sa main droite et embrasse ensuite sa main. Dans le cas où il ne peut même pas la toucher, le pèlerin lui fera signe avec sa main de loin. Le pèlerin répète cela à chaque tour.

    Il faut savoir qu’il n’est pas autorisé de pousser les autres pèlerins pour s’approcher et tenter d’embrasser AL-Hajar El-Aswad (=la pierre noire)

    – Avant de débuter Le Tawaaf El Qoudoum (tawaf d’arrivée), le pèlerin doit laisser nue son épaule droite en passant son Rida (=drap ou houppelande) en dessous de son aisselle droite puis en la mettant sur son épaule gauche. Ceci est appelé EL-IDTEBA’.

    – A partir de ce moment-là, le pèlerin entame son TAWAF en faisant des tours autour de la Ka’ba de sorte que la Ka’ba soit à sa gauche en passant derrière EL-HIDJR. Le pèlerin est tenu de faire sept tours (CHAWT), à chaque passage devant la pierre noire il sera comptabilisé un CHAWT (un tour).

    Le pèlerin doit faire les trois premiers tours tout en hâtant le pas (AL-RAML) : ceci ne se fait que dans TAWAAF EL-QOUDOUM), puis il marche pour les 4 derniers.

    – II est bon de toucher avec sa main EL-ROUKN EL YAMANI (nom du coin précédant le coin de la pierre noire) à chaque passage (pas de baiser dans cette situation-là). Si cela est impossible, il n’est pas nécessaire d’effectuer un signe avec sa main.

    – II est bien de réciter durant la distance qui sépare EL-ROUKN EL YAMANI et la pierre noire :

    (Version phonétique) «RABANA ATINA FI DOUNYA HASSANAH, WA FI-L-AKHIRATIHASSANAH, WA QINA ‘ADHABA N-NAR»

    Ce qui signifie «ô Seigneur ! Accorde nous le bien ici-bas et dans l’au-delà ; et protège-nous du châtiment du feu»

    Il faut savoir que, mise à part la dou’a citée juste avant, le Tawaf ne contient pas de dou’as précises comme le pensent certains. Le pèlerin peut donc dire la dou’a qu’il veut ou réciter du Saint Coran.

    Il est possible d’aller à un endroit nommé le Moultazam (lieu entre la pierre noire et la porte de la Ka’ba) pour formuler des dou ‘as en mettant le visage, la poitrine, les mains et les avant-bras sur cet endroit.

    – Quand le 7ème tour est fini, le pèlerin couvre son épaule droite. Ensuite, il va vers MAQAM IBRAHIM c‘est-à-dire la station d’Ibrahim, et récite le verset qui suit :

    « WA TAKHIDHOU MIN MAQAMI IBRAHIMA MOUSSALLA» (= sens approché : « Adoptez pour lieu de prière, ce lieu où Ibrahim se tint debout ».

    – Par la suite, le pèlerin se place derrière la station d’Ibrahim de façon à ce que le Maqam Ibrahim soit entre le pèlerin et la Ka’ba, et il fait 2 unités de prière (rak’a) avec sourate EL KAFIROUN (n°109) dans la 1ère rak’a et sourate AL IKHLAS (n°112) dans la deuxième rak’a, avec la permission d’ALLAH.

    Le pèlerin veillera à ne pas passer devant les pèlerins en prière, et de ne pas laisser les autres passer devant lui.

    – Quand cette prière est faite, le pèlerin se rend au puits de ZAM ZAM : il boit de son eau, il en met sur sa tête. Ensuite, il va à AL-Hajar El-Aswad (= pierre noire) et prononce le takbir « ALLAHOU AKBAR»et l’embrasse comme vu plus haut.

  • Le Sa’i entre Safa et Marwa :

    – Après ça, le pèlerin va en direction de Safa. Dès qu’il se trouve à proximité de Safa, il récite la ayah (verset du Coran) qui suit :

    « INNA SAFA WA-L-MARWATA MIN CHA’AIRI ALLAHI, FAMAN HAJJA-l-BAYTA AWI ‘TAMARA FALA JOUNAHA ‘ALEYHI AN YATAWAFA BIHIMA, WA MAN TATAWA’A KHAYRAN FA INNA ALLAHA CHAKIROUN ‘ALIM».

    Sens approché « SAFA et MARWA sont vraiment parmi les lieux sacrés d’ALLAH. Quiconque fait le pèlerinage à la Maison (Sacrée) ou fait l’OMRA ne commet pas de péché en faisant le va-et-vient entre ces deux monts. Et quiconque fait de son propre gré une bonne œuvre, alors ALLAH est Reconnaissant, Omniscient ».

    Le haj (pèlerin) dit ensuite : « NABDAOU BIMA BADAA ALLAHOU BIHI ». Sens approché : « je débute par ce qu’ALLAH a cité en premier lieu ».

    – Ensuite, le pèlerin débute par le mont SAFA : ainsi il le gravit de sorte qu’il voit la KA’BA, il va dans sa direction et prononce la formule :

    «ALLAHOU AKBAR, ALLLAHOU AKBAR, ALLAHOU AKBAR. LA ILAHA ILLA-LLAHOU WAHDAHOU LA CHARIKA LAHOU, LAHOU AL-MOULK, WA LAHOU-L-HAMD, YOUHYI WAYOUMIT, WA HOUWA ‘ALA KOULLI CHAY’IN QADIR, LA ILAHA ILLA-LLAHOU WAHDAHOU LA CHARIKA LAH, ANJAZA WA’DAH, WA NASSARA ‘ABDAH, WA HAZAMA-L-AHZABA WAHDAH».

    Sens approché :

    « Allah est le Plus Grand, Allah est le Plus Grand, Allah est le Plus Grand. Il n’y a pas de dieu à part Allah, Seul, sans associé, à Lui appartient la Royauté et à Lui la louange, Il donne la vie et donne la mort, et Il est Capable de toutes choses. Il n’y a pas de dieu à part Allah, Seul, sans associé. Il a réalisé Sa promesse, accordé la victoire à Son serviteur et a vaincu toutes les factions Seul. »

    Puis, le pèlerin lève ses mains et effectue les dou’as qu’il désire avec la permission d’ALLAH. Il réalise ceci 3 fois d’affilée en redisant la formule vue précédemment et en effectuant des dou’as entre deux à chaque fois.

    Après cela, le pèlerin descend du mont de Safa pour se rendre au mont de Marwa (à la marche) en effectuant des dou’as le long de ce trajet. Dès que le pèlerin atteint le premier repère (une lumière de couleur verte), il doit hâter le pas pour arriver au second repère (une lumière verte également). A ce moment-là (dès qu’il arrive au 2nd repère), le pèlerin peut remarcher normalement jusqu’à atteindre le mont de Marwa.

    Le haj (pèlerin) le gravit et effectue la même chose qu’au moment où il était à Safa en allant dans la direction de la Ka’ba et en disant, comme précédemment, la formule « ALLAHOU AKBAR, ALLLAHOU AKBAR, ALLAHOU AKBAR. LA ILAHA ILLA-LLAHOU WAHDAHOU LA CHARIKA LAHOU, LAHOU AL-MOULK, WA LAHOU-L-HAMD, YOUHYI WAYOUMIT, WA HOUWA ‘ALA KOULLI CHAY’IN QADIR, LA ILAHA ILLA-LLAHOU WAHDAHOU LA CHARIKA LAH, ANJAZA WA’DAH, WA NASSARA ‘ABDAH, WA HAZAMA-L-AHZABA WAHDAH ».

    Le pèlerin fera aussi des dou’as entre deux. Le premier trajet (Chawt) est alors fini.

    Ensuite, il redescend du mont de Marwa pour se rendre au mont de Safa en hâtant sa marche entre les deux lumières vertes (les repères). Lorsqu’il est sur le mont de Safa, le haj (pèlerin) réitère les actions faites lors de la 1ère fois : il accomplit ainsi le 2nd trajet (Chawt).

    Le pèlerin fera, avec l’aide d’ALLAH, 7 trajets (Chawt). L’ultime trajet se clôturera sur le mont de Marwa.

    => Il faut savoir que la Ayah (verset) « INNA S-SAFA WA-L-MARWATA… » ne se lit qu’au moment où le pèlerin se rapproche du mont de Safa pour la 1èrefois avant d’entamer le SA’Y. Il ne faut pas non plus la relire à chaque passage par le mont de Safa ni de Marwa. Idem pour la parole : « ABDAOU BIMA… ».

    Le Sa’y n’a pas de dou’a en particulier : le pèlerin peut donc dire la dou’a qu’il veut incha ALLAH. Il est rapporté tout de même une dou’a que disaient les compagnons : « ALLAHOUMA-GHFIR WA RHAM, INNAKA ANTA-L-A’ZOU-L-AKRAM »

    – Quand le haj (pèlerin) clôture les 7 trajets (Chawt), il se coupe un peu les cheveux. Si le temps entre la Omra et le Hadj peut laisser le temps aux cheveux de repousser, alors le pèlerin les rasera incha ALLAH.

    Le pèlerin vient de terminer sa Omra. Il se désacralise donc par la permission d’ALLAH.

  • Le Hajj

    Intéressons-nous désormais aux rites du Hajj. Rappelons que nous avons opté pour l’explication du Hadj « tamatou’ » (c’est-à-dire que le pèlerin choisit ici de faire sa Omra avant son Hadj). C’est un Hadj pratique pour ceux qui viennent de loin, car ils peuvent faire le Hadj et la Omra.

    Nous sommes donc au 8 ème jour du mois de Dhoul Hidja, appelé aussi Yawmoul-Tarwiya.

    Ce jour-là, le fidèle se sacralise (mise en état d’Ihram). Il effectue le grand lavage rituel (Ghusl), s’embaume de parfum et s’habit de son Izar et de son Rida (sorte de drap ou serviette).

    Le haj (pèlerin) fait alors l’intention pour la réalisation de son grand pèlerinage (Hadj) comme on l’a vu pour la réalisation de la ‘Omra (voir plus haut).

    Le fidèle réalise ces choses-là dans la matinée de ce jour béni (le 8 ème jour du mois de Dhoul Hidja donc) dans le lieu où il se trouve (hôtel à l’occurrence). Il prend ensuite le chemin de Mina en formulant et en réitérant la Talbiya : (version phonétique) « LABAYKA-LLAHOUMMA LABAYK, LABAYKA LA CHARIKA LAKA LABAYK, INNAL-HAMDA , WA NI’MATA, LAKA WEL-MOULK, LA CHARIKA LAK »(traduction approchée) : « Je réponds à ton appel Ô ALLAH, je réponds à Ton appel. Tu n’as pas d’associé. La louange et Le Bienfait sont à Toi ; ainsi que La Royauté, Tu n’as pas d’associé ».

    Lorsqu’il se trouve à Mina, le fidèle effectuera son Dohr, son ‘Asr, son Maghrib, son ‘Icha avec raccourcissement mais sans les joindre (pas de Djam’). Il en est de même de son Fajr le lendemain (9 Dhoul Hidja).

    Pour synthétiser la journée du 8 Dhoul Hidja du pèlerin, voici rapidement ce qu’il faut faire :

    a) Ghusl (bain rituel) + parfum + habit de sacralisation (ihram) dans sa chambre.

    b) Faire son intention pour l’accomplissement du Hadj, debout dans sa chambre, face à la Qibla, en disant :LABAYKA-LLAHOUMMA BI HADJA

    c) Dire la Talbiya et la réitérer jusqu’à ce qu’il finisse la lapidation des stèles (Djamarat) représentant le Diable (le 10 Dhoul Hidja).

    d) Se rendre à Mina et faire les prières restantes du jour-même en les réduisant (Dohr en 2 unités, ‘Asr en 2 unités, maghreb en 3 unités et icha en 2 unités) ainsi que le Fajr du lendemain (9 Dhoul Hidja) en 2 unités.

    Il faut savoir que le Messager d’ALLAH (Paix et Bénédictions soient sur lui) n’a pas effectué de prières Nafila (non obligatoires = surérogatoires) à l’exception de celle du Fadjr et de celle du soir le Witr.

    Le 9 ème jour de Dhoul Hidja est un jour capital dans la réalisation du pèlerinage (Hadj). Il convient donc de bien lire incha ALLAH les rites à réaliser ce jour-là. Il a aussi une symbolique très forte lorsque le pèlerin se tient debout et invoque son Seigneur.

    Ce jour si particulier du Hadj est également nommé le jour de Arafat (« yaoum arafat » en phonétique). Lorsque le soleil se lève, le fidèle part de Mina pour rejoindre ‘Arafat en prononçant et en réitérant la Talbiya. Lorsqu’il atteint un endroit nommé Namira, non loin de ‘Arafat, le pèlerin reste dans la mosquée de cette ville afin d’écouter le dars (cours) du Cheikh. Le pèlerin y effectuera aussi la prière du Dohr et du ‘Asr derrière le Cheikh de la mosquée. Celui-ci fera le taqsir (racourcissement) et le Djam’ (rassemblement de prières) au moment du Dohr.

  • Pour synthétiser les actions en allant vers ‘Arafat, voici un petit topo

    a) Au petit matin du 9 ème jour de Dhoul Hidja, rejoindre ‘Arafat

    b) Faire une « halte » à la mosquée de Namira

    c) Ecouter le dars du Cheikh et prier derrière lui Dohr et ‘Asr au moment du Dohr.

    Après cela, le fidèle se rend vers le célèbre lieu ‘Arafat. D’ailleurs, le Prophète Mouhammed (Paix et Bénédictions soient sur lui) n’a-t-il pas dit à ce titre que « le Hadj, c’est Arafat » (hadith authentique).
    Il se place à côté des pierres, au pied du Jabal El Rehma (montagne de la Miséricorde) : le Messager d’ALLAH (Paix et Bénédictions soient sur lui) s’était positionné à cet emplacement.

    Dans l’hypothèse où c’est impossible pour lui de s’y mettre en raison d’une trop grande affluence, le pèlerin peut se positionner à l’emplacement de son choix du moment qu’il ne sort pas du domaine de ‘Arafat.

    Le pèlerin se tourne alors vers la Kaaba, les mains levées, afin d’invoquer le Seigneur des Mondes (à ce sujet, la meilleure des Créatures (Paix et Bénédictions soient sur lui) a affirmé : « La meilleure des invocations, c’est l’invocation du jour de Arafat… », et aussi que : « Il n’y a pas un jour dans lequel Allah affranchit plus de gens du feu de l’enfer que le jour de Arafat ») et de faire la Talbiya.

    Le Messager d’ALLAH (Paix et Bénédictions soient sur lui) a déclaré :

    «La meilleure parole que j’ai dite, moi et les prophètes qui m’ont précédé dans l’après-midi du jour de ‘Arafat est » :

    « LA ILAHA ILLA-LLAHOU WAHDAHOU LA CHARIKA LAH, LAHOUL–MOULK, WA LAHOU-L-HAMD, WA HOUWA ‘ALA KOULLI CHAY-IN QADIR »

    Traduction approchée : « Il n’y a pas d’autre divinité qu’ALLAH, UNIQUE, sans associé. A Lui la Royauté Absolue et à Lui la Louange, et Il est Tout-Puissant sur toute chose ».

    Le haj (pèlerin) demeure dans cet état céleste de dévotion et de soumission jusqu’au crépuscule, en redisant la Talbiya et en implorant ALLAH ‘azza wa jal.

  • Quelques points à retenir

    On ne doit pas se mettre en haut du Mont de la Miséricorde (Jabal El Rehma) comme le font certains, mais plutôt s’en tenir à ce qu’a fait la meilleure des Créatures, Mouhammed (Paix et Bénédictions soient sur lui), à savoir rester au pied du Mont.
    L’expression Wouqouf (être debout) ne veut pas dire qu’il est interdit de s’asseoir durant cette étape (ou manassik). Le pèlerin a le droit de se mettre sous l’ombre d’un arbre…
    Au crépuscule, le haj (pèlerin) prendra le chemin de Mouzdalifah. Mouzdalifah est un endroit qui se trouve entre ‘Arafat et Mina. Les fidèles prendront à cet endroit les pierres pour pouvoir lapider les Jamarats (colonnes ou stèles) représentant le Shaytan (diable), qu’ALLAH le maudisse, à Mina.

    Le pèlerin se rendra donc à Mouzdalifah. Dans l’hypothèse où le haj (pèlerin) a de la place devant lui, il peut hâter la marche. Une fois à Mouzdalifah, le pèlerin se prépare à prier le Maghreb (en 3 unités de prière) et l’Icha (en deux unités de prière). Il fera un seul adhan pour les deux prières, mais un iqama chacun. Il y dormira jusqu’à la prière du matin.

    Il est à souligner que les sœurs, les gens faibles et d’âge avancé peuvent partir de Mouzdalifah après minuit.

    Durant cette nuit bénie, le haj (pèlerin) se préparera à vivre un autre moment fort de son Hadj (pèlerinage) qui se déroulera le lendemain avec la permission d’ALLAH ‘azza wa jal : la lapidation des stèles représentant le Shaytan (qu’ALLAH le maudisse) et l’immolation du mouton. Ainsi, il imitera le Prophète Ibrahim, ami intime du Seigneur de l’univers, dans son acte d’adoration envers ALLAH ‘azza wa jal, ainsi que le Messager d’ALLAH (Paix et Bénédictions soient sur lui).

    Nous sommes donc au 10 ème jour du mois de Dhoul Hidja. Ce jour grandiose est aussi surnommé le jour de l’immolation (yaoum an-nahr).

    A l’heure du Sobh, le fidèle fait la prière à Mouzdalifah. Par la suite, il se rend à une mosquée se trouvant à El Mach’arou-l-Haram (nom d’une montagne trônant à Mouzdalifah).Le pèlerin y va donc. Il fait face à la Ka’ba et proclame la louange, la gloire, l’Unicité de Son Seigneur d’ALLAH ‘Azza wa Jal, en lui adressant des invocations. Il fait cela jusqu’à l’aube par la permission d’ALLAH. Pour celles et ceux qui ne peuvent réaliser cela, il est possible d’effectuer cette action où cela lui est possible du moment qu’il reste dans le domaine de Mouzdalifah.

    Après cela, il va à Mina avant que le soleil ne se lève en disant la Talbiya. Quand il arrive à un lieu de Mina appelé El Mouhassire, le pèlerin hâte le pas s’il le peut.

    Il va alors vers la Grande Stèle (Jamara El Koubra) pour la lapidation.

    Lorsqu’il atteint Mina, le haj (pèlerin) prend des petites pierres (un peu plus gros qu’un pois chiche) pour les lancer sur la Grande Stèle (appelée aussi Jamara El Aqaba, elle est la moins loin de la Mecque) et la lapider.

    Le pèlerin se tient alors en face de la stèle, en prenant soin d’avoir La Mecque à sa gauche et Mina à sa droite, et jette ses pierres (7 pierres) en proclamant pour chaque jet :

    » ALLAHOU AKBAR « . Quand le haj (pèlerin) a jeté la dernière pierre, il arrête de réciter la Talbiya.

    Il faut savoir que la période de lapidation de la grande stèle débute quand le soleil se lève et dure jusqu’au Fadjr du 11 ème jour de Dhoul Hidja. Le haj (pèlerin) doit faire attention au fait que les pierres qu’il jette atterrissent dans le Haoudh (sorte de bassin) : il doit donc être le plus proche possible, sans pour autant pousser les autres.

    Une fois ce rite terminé, le haj (pèlerin) se rend à l’endroit réservé aux sacrifices à Mina, appelé « El Manhar », pour réaliser le sacrifice de sa bête. Il est tout de même possible d’abattre sa bête à d’autres endroits de Mina, voire même à La Mecque.

    Il faut savoir que la bête doit être abattue soit même, sinon, il la fait immoler par quelqu’un d’autre. La Sounna du Prophète Mouhammed (Paix et Bénédictions soient sur lui) demande que la bête soit tournée vers la Ka’ba, posée sur son côté gauche (pour le chameau, on lui attache la patte gauche de devant et on lui tourne la face vers la Ka’ba pour le sacrifier). On dit, au moment du sacrifice : » BismiLLAH, waLLAHOU Akbar. ALLAHOUMMA inna hadha minka wa laka « .

    Traduction approchée : » Au nom d’ALLAH, ALLAH est le Plus Grand. Ô Allah, cela vient de Toi et il est destiné à Toi « .

    A retenir :

    Le sacrifice d’un chameau ou d’une vache peuvent être destinés à 7 personnes, tandis que la chèvre et le mouton pour une seule.
    Il est à faire de préférence le 10 ème jour de Dhoul-Hidja. Mais il est possible de le faire jusqu’au coucher du soleil du 13ème jour.
    Il ne faut pas immoler une bête malade, ou encore blessée, et encore moins morte évidemment.
    Il y a une limite d’âge en dessous de laquelle on ne peut aller : pas moins d’un an pour le mouton et la chèvre, pas moins de deux ans pour la vache et pas moins de 5 ans pour le chameau.
    Le haj (pèlerin) peut manger de sa viande bien sûr, mais peut aussi en donner à ceux qui sont dans la pauvreté.
    Une fois qu’il a sacrifié sa bête, le haj (pèlerin) rase de préférence sa chevelure, en débutant par la droite, ou à défaut les raccourcit.

    Les soeurs enlèvent un tout petit peu de leur chevelure (l’équivalent d’une phalange).

    Après s’être coupé les cheveux, le haj (pèlerin) se rend à la Mecque afin de pouvoir faire le Tawaf El-Ifada (tawaf de « déferlement »). Le haj (pèlerin) prendra soin de s’embaumer de musc ou de parfum avant de s’y rendre puisque c’est une pratique Sunna. Une fois qu’il est à la Mecque, 7 trajets (chaout) doivent être réalisés autour de la Ka’ba, de la même manière que ce que nous avons décrit dans le Tawaf d’arrivée (tawaf El-Qoudoum) à l’occasion de sa Omra « pré-Hadj », SAUF deux choses qu’il ne fait pas cette fois-ci : le fait de mettre son Rida (drap) en dessous de son aisselle droite (action appelée AL-IDTEBA’) et le fait de hâter sa marche durant les trois 1ers chaout (action nommée EL-RAML).

    Ensuite, le haj (pèlerin) fait deux unités de prière derrière le Maqam Ibrahim, puis va en direction de Safa et Marwa afin d’accomplir le Sa’y (trajet entre le mont Safa et le mont Marwa) comme pour sa Omra.

    Après cela, le haj (pèlerin) accomplit la salat du Dohr à la Mecque, avant de retourner à Mina (durant la même journée du 10 de Dhoul Hidja). S’abreuver avec l’eau de Zam Zam est également une bonne chose.

    Notez qu’après le rite de la lapidation de la Jamarat El ‘Aqaba et de celui du rasage des cheveux, il est permis au haj (pèlerin) de se désacraliser (cette désacralisation est nommée petite désacralisation ou encore 1ère désacralisation) : toutes les interdictions préalables redeviennent autorisées à l’exception des relations sexuelles. Ce n’est qu’après le Tawaf El-Ifada (tawaf de « déferlement ») que la grande désacralisation ou encore 2nde désacralisation est réalisée et que l’homme peut à nouveau avoir des rapports avec son épouse.

    Après avoir accompli la prière du Dohr et bu de l’eau de Zam Zam, le haj (pèlerin) retournera à Mina afin d’y rester pour les Ayam El Tashriq (qui correspondent aux 11èmes, 12 èmes et 13 èmes jours de Dhoul Hidja). Il devra, avec l’aide d’ALLAH, effectuer la lapidation des 3 stèles avec 7 petites pierres pour chaque stèle, et ce, durant les 3 journées.

    De ce fait, après El Zawal (l’après-midi) du 11ème jour de Dhoul Hidja, le fidèle entame cette série de lapidation avec la petite stèle (jamara el soughra) en lui jetant les 7 petites pierres, en prononçant la formule « ALLAHOU Akbar » pour chaque petite pierre jetée. Après cela, le haj (pèlerin) se met à droite de la stèle, et se met vers la Kaaba pour faire des dou’as en levant ses mains. Il tentera de rester dans cette position le plus longtemps qu’ALLAH le permettra. Ensuite, il va en direction de la seconde stèle (jamara el wosta) et lui jette les 7 petites pierres avec la formule pour chaque petite pierre lancée : ALLAHOU Akbar. Il se met ensuite à gauche de la stèle, et effectue la même chose que pour la précédente stèle : position face à la Ka’ba, invocations avec mains levées, autant qu’il le peut. Puis le haj (pèlerin) se rend à la 3ème stèle (jamara el Koubra), et se tient devant elle de sorte que La Mecque reste à sa gauche et que Mina reste à sa droite. Il jette ensuite les 7 petites pierres sur elle, en disant à chaque jet : ALLAHOU Akbar. Par contre, à la différence des deux lapidations précédentes, le fidèle s’en va sans marquer d’arrêt et sans effectuer de dou’as.

    Le Haj (pèlerin) fera la même chose incha ALLAH le lendemain (12 ème jour de Dhoul Hidja) et le surlendemain (13 ème jour de Dhoul Hidja).

    A retenir :

    a) Il ne faut pas lapider durant les matinées de ces 3 jours, mais bien après ce que l’on appelle El Zawal (après-midi). On peut donc lapider la nuit si c’est possible. Les personnes faibles (âgées, malades…) peuvent profiter de ce moment-là car il y a habituellement moins de monde, donc moins de risques de se faire bousculer incha ALLAH. D’ailleurs, il faut savoir que c’est mieux de lapider soi-même le soir plutôt que de mandater quelqu’un pour le faire à sa place.

    b) Nul grief quant au fait de se rendre à La Mecque pour effectuer le Tawaf durant les soirs des 11, 12, 13 de Dhoul Hidja

    c) Il est bon de faire la salat à la mosquée de El Kaïf (proche des stèles) durant la période passée à Mina.

    d) Quand il a fini de faire les lapidations, le haj (pèlerin) aura donc terminé les rites du Hadj (grand pèlerinage). Il se rend alors à La Mecque pour passer les derniers instants avant son retour chez lui. Il pourra ainsi faire des salat à la Ka’ba et effectuer des Tawaf avec l’aide d’ALLAH ‘azza wa jal.

    Arrive ensuite le moment du Tawaf El Wada’, connu aussi sous le nom de Tawaf d’adieu. Dès lors qu’il prépare ses bagages, le haj (pèlerin) effectuera bi idhniLLAH le Tawaf El Wada’, de la même manière qu’il l’a fait pour le Tawaf de « déferlement » (Tawaf El-Ifada). Après cela, le fidèle quitte le Masjid El Haram (Ka’ba), en prenant soin de sortir avec le pied gauche, tout en prononçant la formule :

    « ALLAHOUMMA sali ‘ala Mouhammadin wa sallam, ALLAHOUMMA inni as-alouka min fadlik »

    Le Hadj est terminé.

    Louange à ALLAH, Seigneur de l’Univers

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